Claude Landré (Landry) (1944- )
"Je flatte sans griffer! Il faut être un peu caustique, c’est bien de provoquer le public, mais il faut savoir doser. C’est de
savoir dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. Dans le passé, en spectacle, je parlais souvent du meilleur
imitateur et j’expliquais pourquoi c’était moi. J’étais fendant ..."
Imitateur, humoriste et animateur québécois né à Notre-Dame-du-Lac dans le comté de Témiscouata le 3 novembre
1944. Issu d’une famille de six enfants dont il est l’aîné, Landré a été à l’école de la vie dès l’âge de 12 ans.
“Je devais être bossu puisque l’on m’a envoyé dans une école de redressement ...” Durant quatre ans, c’est-à-dire jusqu’à 16 ans, il a été ballotté d’une école de réforme à une prison. Le Manoir Foucault. La Prison de Québec, Mont St-Antoine, Boscoville, Bordeaux ont été entre autres ce qu’il appelle son Université.
Adolescent turbulent, au comportement marginal, Claude, après bien des péripéties se retrouve à l’université (comme il dit) du Mont-Saint-Antoine. C’est là qu’il fait ses classes de dessinateur. Il retourne à La Tuque où il tente de gagner sa vie comme dessinateur. Dans ses temps libres, il enseigne l’haltérophilie. Ses élèves n’ont pas l’occasion d’entendre souvent leur professeur, celui-ci préfère se cacher sous des imitations de politiciens et sous les intonations de son idole, Jacques Normand.
Arrivé à Montréal dans les années 1960, il fait ses débuts dans les cabarets montréalais et dans les boîtes à chansons. Notamment au cabaret Chez Clairette, endroit très fréquenté de l'époque par les artistes de la radio et de la télévision. Il est remarqué très rapidement pour son talent très précis d'imitation et ses textes amusants.
À cette même époque où il fréquente les cabarets, Claude Landré travaille comme animateur et humoriste à la station de radio CKVL, faisant des émissions de variété. Il écrit lui-même tous les textes comiques de ses émissions. Il se permet d'ajouter, au travers de ses textes, des pensées, des chansons, et des poèmes d'autres artistes.
En 1965, Télé-Métropole l’engage comme annonceur.
En 1967, Claude Landré reçoit un télégramme d’un important producteur de Paris qui est intéressé à faire de lui la vedette de son prochain film avec, comme partenaire, nul autre que Jean-Paul Belmondo. Malheureusement, il a plusieurs contrats à respecter tant au cabaret qu’à la télé, et il lui est impossible de les résilier. Toujours en 1967, il est choisi pour faire une tournée de promotion pour l’EXPO ’67 qui le conduit dans toutes les principales villes américaines. La tournée dure quatre mois et lui rapporte la somme de 6 500$.
Au cours des années 1970, Claude Landré fait de courtes apparitions à la télévision, entre autres dans les émissions Cré Basil.
En 1970, Claude Landré est barré du canal 10. Il semble que le directeur de la programmation de l’époque, Robert L’Herbier, n’est pas apprécié et qu’il a même été choqué d’un monologue de Landré où il parlait du Parti Québécois (PQ). Il est toujours en bon terme avec Radio-Canada. D’ailleurs Radio-Canada décide de présenter une émission de variétés à travers tout le Canada, mettant en vedette Claude Landré et Rich Little. Ce dernier est l’imitateur canadien de langue anglaise qui jouit d’une grande popularité grâce à ses imitations.
Claude Landré remplace Roger Baulu à l'émission Les Couche-Tard (avec Jacques Normand) et il fait des apparitions dans la populaire série Moi et l'autre avec Denise Filiatrault et Dominique Michel. Il a aussi foulé les planches de grandes salles, et ce, tant au Québec qu'en France. C'est surtout de 1969 à 1972 que Claude Landré s'est produit.
En juillet 1972, Claude Landré subit de graves brûlures en essayant des capsules fumigènes qu’il avait l’intention d’utiliser pendant sa tournée estivale. Landré vient de faire l'essai des capsules en question, lorsque les flammes se sont propagées à la boîte d’explosifs qu’il tient. Une forte déflagration s’est produite et sous l’effet du choc, les vitres de la pièce volent en éclats. Il est aussitôt transporté à l’urgence du Royal Victoria. Il perd l'œil gauche et on doit lui amputé le pouce gauche. Prouvant que les politiciens ont le sens de l’humour, pas tous mais certains, Robert Bourassa, Premier ministre de l’époque, envoie un télégramme d’encouragement à Claude Landré.
Entre 1970 et 1977, il présente plusieurs grands spectacles à la Comédie Canadienne (TNM) et à la Place des Arts. En 1975, il donne un spectacle à la salle Maisonneuve
et annonce qu’après ce spectacle, il abandonne la scène. Il lui semble qu’il tourne en rond. Il a eu un bon public, mais il n’a pas eu la réaction qu’il espérait. Un autre facteur qui a incité Claude Landré à abandonner, c’est l’attitude des médias, télé et radio, à son endroit. Son analyse de la télévision, c’est que les directeurs l’ont aseptisée par une programmation standard, par des gens inoffensifs, c’est la robotisation de la télévision. Après les Couche-tard, Radio-Canada ne l'a jamais plus demandé pour des émissions sauf pour faire de la promotion de spectacles.
Il remonte sur scène à partir de 1977 mais les temps sont plus durs et il ne fait plus que la tournée des clubs et des cabarets. La situation n’est plus ce qu’elle était, c'est devenu plus risqué pour les fantaisistes de payer les techniciens, éclairagistes et musiciens pour faire un grand spectacle.
L’artiste a connu un bon succès sur disque, vendant tout près de 300 000 copies de ses neufs microsillons. En 2010, pour célébrer 40 ans de carrière Claude Landré remonte sur les planches. Mais c’est aussi parce que cet homme est en pleine santé et se languit visiblement de faire rire un public.
Discographie partielle:
Mise en boîte, Le galérien (45 tours) / Canusa / C 324 / 1967
Mise en boîte par Claude Landré / TC Maximum / TCM 918 / 1967
( existe 2 pochettes différente pour le même disque)
Landré de toutes les couleurs / Grand-Prix / GPS 3302 / 1969
Landré à la Comédie Canadienne / Grand-Prix / GPS 3308 / 1970
Récital à la Place des arts …Landré “au Boute” / RCA-Victor / PCS-4015 / 1972
Mon oeil sur les actualités / Maisonneuve / MA-6905 / 1973
Top secret / Maisonneuve / MA-6907 / 1974
Sources:
1966 Télé-Radiomonde, 1er octobre, P. 21, Michel Girouard
1970 Québec-Presse, 24 mai, P. 18, Micheline Handfield
1970 Télé-Radiomonde, 30 mai, P. 21
1972 La Voix de l'Est, 12 juillet , P. 5
1972 Télé-Radiomonde, 29 juillet, P. 3
1973 Télé-Radiomonde, 17 novembre, P. 3 Pascal Lennad
1980 La Tribune, 9 février, P. 1 cahier E, Caude Guay
1983 « Têtes d’affiche » Edward Rémy / Marie-Odille Vézina
L’express.ca 2010
Wikipedia
TC Maximum TCM 918 1967
Grand Prix G.P.S. 3302 1969
Grand Prix G.P.S. 3308 1970
Maisonneuve MA-6905 1973
RCA-Victor PCS-4015 1972
Maisonneuve MA-6907 1974
Canusa C-32 1967
TC Maximum TCM 918 1967