Serges Turbide (1948- )
Originaire de la région du Saguenay, il est né à Arvida en 1948, Serges Turbide grandit en chantant. Les membres de sa
famille chantent souvent. De plus, il fait partie d’une chorale.
Comme tous les adolescents, quand les Beatles ont lancé leurs premières chansons, il voulait se créer un groupe. C’est
lors d’une soirée de chanteurs amateurs à l’école Guillaume-Tremblay, aujourd’hui la Polyvalente d’Arvida, que Serges
Turbide se fait remarquer par le gérant du groupe Les Termites. Il devient chanteur du groupe. Le groupe marche fort dans la région. Ils font les sous-sols d’église et les centres pour jeunes comme le Sacré-Cœur de Chicoutimi pour cinq dollars par soir. C'est le début de sa carrière.
En 1968, le chanteur Jacques Michel remarque son talent. Il convainc Serges Turbide de tenter sa chance à Montréal. C’est la consécration avec son passage à Jeunesse d’aujourd’hui ou il chante Mlle Josée et Ma tante. Les critiques sont bonnes ”Enfin quelque chose de nouveau ... et bon avec ça. Serge Turbide pourrait être comparé à Nino Ferrer ou Jacques Dutronc mais il est, quand on l’écoute attentivement, surtout lui-même et aussi agréable à voir qu’à entendre.” Il se fait remarquer aussi et surtout pour ses jambes en caoutchouc. La chanson, Le petit cordonnier, est vendue à trente mille exemplaires, c’est énorme. Il est ce qu’on appelle un chanteur fantaisiste.
Au début des années 1970, Turbide qui a connu un succès éclair, disparaît de la circulation. Fatigué, il retourne dans son Saguenay natal.
Il n’y a pas de salles de spectacle dans les régions du Québec à l’époque, mais chaque endroit avait son cabaret. Pendant une quinzaine d’années, il parcourt donc la province avec cinq musiciens. Il n’y a pas un bar, un cabaret ou une boîte à chanson ou il n’a pas chanté. Il fait à peu près toutes les villes et villages du Québec et du Nouveau-Brunswick. Ce qui lui a valu la réputation de chanteur de club, expression d’une autre époque.
En 1976, il réoriente sa carrière dans la chanson en laissant de côté le style fantaisiste. Pendant six mois, à toutes les fins de semaine, il remplit ses salles à chaque fois, à La Boîte de Drummondville, comme chansonnier. Il prend alors la décision de faire une carrière moins effacée. Il commence une nouvelle carrière comme auteur-interprète.
Le Noctambule demande à Serges Turbide de monter un spectacle au milieu des années 1980. Il écrit ainsi La triste histoire de Gerry Magloire MC, un monologue autobiographique. Il devait présenter le spectacle quatre jours, mais finalement il est resté six semaines. Il est allé présenter son spectacle à Montréal. Il n’y avait pas de spectateurs, mais plusieurs critiques étaient là. Ils ont beaucoup aimé et à partir de là sa carrière a eu un second souffle.
Comme ses spectacles ont toujours une touche humoristique et comme la vogue de l’humour a envahi le Québec, en 1985, malgré ses 39 ans, il se permet de revenir à l’avant scène du métier. Les lundi des Ha!Ha! et pourquoi pas le Festival juste pour rire. Il est probablement le plus vieux des jeunes humoristes de cette année-là. Le plus vieux et le plus expérimenté aussi. Avec son bagage de vingt ans d’expérience dans le domaine de la chanson, Turbide se recycle et arrive à faire d’un vieux chanteur un jeune humoriste.
Pendant quatre ans, de 1989 à 1993, il sera celui qui écrira les pires conneries sur Jean-Pierre Coallier dans ses présentations du début de l’émission Ad-Lib.
En 1999, la destinée fait en sorte qu’il doit remplacer au pied levé l’auteur de la pièce d’été prévue au programme du Théâtre d’été de Marieville, et dans laquelle il est déjà engagé comme comédien. La commande est de pondre une pièce de théâtre musicale mettant en scène des Moines, c’est à ce moment qu’il entame l’écriture d’une série de quatre spectacles satiriques sur l’univers monastique.
Ces pièces sont jouées sur un grand nombre de scènes québécoises pendant 12saisons d’affilée jusqu’en 2010. En 2005, en marge des Moines, il monte avec ses collègues des Moines, Jean Faber( Chanteur) et Claude Steben (Capitaine Cosmos), un show de variétés à la Rat Pack, intitulé Les 3 Seniors qui atteindra son apogée au Casino de Montréal.
En 2010, il décide de reprendre la chanson. De cette décision deux
spectacles verront le jour. Si on chantait... qui présente les mélodies
d’hier et d’aujourd’hui, un voyage à travers la chanson francophone d’ici
et d’ailleurs. Et un deuxième en humour et chansons: Confidences d’un
baby-boomer...un one-man-show qui revisite ses 45 années de métier
de chanteur à travers la vie des baby-boomers.
Turbide apporte quelque chose d’assez neuf dans le domaine de la
chanson populaire. De la fantaisie mais aussi de la danse. Dans ces
spectacles qu’il présente dans les cabarets, il présente unnuméro au
cours duquel il fait la rétrospective de la danse en Occident.
“C’est moi qui est fucké le vieux Montréal dans les années 1970.
Alors que les autres faisaient du Paul Piché en grattant leur guitare,moi j’avais des musiciens et je commençais mon spectacle en criant Rock’n Roll” Serge Turbide
Discographie partielle:
Serge Turbide / Grand-Prix / GPS 601 / 1968
Sources:
1968 Télé-Radiomonde, 10 février, P. 14
1968 La Tribune, 18 juin, P. 13
1972 Le Petit Journal, 4 mai, P. 3 Spectacle, Colette Chabot
1976 La Tribune, 30 août, P. 6
1987 La Tribune, 15 mai, P. A8, Pierrette Roy
2012 Progrès-Dimanche, 5 août, P. 47, Martin Bélanger
sergesturbide.com
Mlle Josée - Serge Turbide...juste pour voir la danse
Grand Prix GPS 601 1968