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Dumais

Joseph Dumais, monologuiste et interprète fantaisiste (1870-1937) 

 

Né aux trois-Pistoles en 1870, il  fait ses études Québec et a perfectionné l’art de la diction en France.  De retour au pays,

il se consacre uniquement à l’enseignement de la diction.

À la base Joseph Dumais c’est un professeur de diction et un historien.  Au début du vingtième siècle, il est journaliste

en Nouvelle-Angleterre ou il dirige une revue mensuelle Coeur Français axée sur la promotion de la langue française.

Il fait partie de plusieurs sociétés littéraires et artistiques de Québec

Devenu journaliste en Nouvelle-Angleterre, il dirige à Manchester (NH), au début de XXe siècle, une revue mensuelle

intitulée Cœur français axée sur la promotion de la langue française.  En 1904, il est engagé par le journal La Presse et

commence une série d'entretiens sur les sons de la langue française, l'articulation, etc.  Voici comment La Presse du 8 février 1904 le présente à ses lecteurs"Monsieur Dumais est ce que les Américains nomment un self made man.  Il a fait son chemin seul, sans appui et sans protection. Les commencements ont été hérissés de difficultés; mais, grâce à une énergie indomptable, il a pu surmonter les plus grands obstacles.  Comme il est doué d'un tempérament jovial et d'heureuses dispositions, les déboires, les épreuves de toute sorte l’effleurent sans l’abattre. C'est un optimiste: il a toujours le succès en perspective”.
 

Dans le journal Le Nationaliste du mois d’aout 1909 il écrit un texte des plus interessants.  Il se projette en 1950 et le bon parler français est à la dérive et tout ça, d’après le Nationaliste, à cause du journal La Presse.  Je vous laisse en juger.
 

Le français tel qu’il se parlera en 1950                                                                          

Le rêve ambitieux de Josephat Lasouris


Si j'trouvais in’ “job” pas trop dure, Dans l' “shoe shops" ou les “cotton mills”,  

j’marirais in “slick” créature, Qui n’userait jamais d’“pink pills”,                           

« Woman” n’craignant pas I’surmenage Pas “scar’d »d’avoir ben des “children               

Et qui, “just to keep up” l’usage S ’content’rait d’la “ baker's dozen”                     

Durant les “first years” du ménage  «  We’d stay dans in cheap tenement              

Quatre ou cinq rooms pas d’avantage Dans l’garret” ou dans l ‘basement          

J'travaillerais fort “just the same’ Avec ma “wif comme in vrai « crank »                       

“I'd rather” passer pour pas “game”, Mais avoir ma “lump” a la “bank”
.On s'nourrirais d'“beans” et d"sausages De “cheap cannag’s” et de “doughnuts”     

De “thick pea soup”, de vieux “cabbages De “bananas” et de “pea nuts”           

J’paierais l’landlord”in mois d’avance Pour la “rent” qu’il fait “collecter                         

Je “settierais” mon assurance Et ma “poll tax” sans discuter.                                        

On “savrait” pour s’avoir in terre En Canada, au bord de l’eau.                                      

On s'buildrais” in “cottage en pierre, With towers” comme in vrai chateau.                  

Je f’rais l’big bug”, j’prendrais mes aises, Je sarais “enjoyer” mon bien,Et quand

j’feelrais” des p’tit s malaises Je m’soakrais” d’bon “gin” canayen                             

J’s’rais « blood » avec les créatures! J’aurais in « boat » qui fait « puff » « puff »           

Pour “rider” je m’grérais d’ouétures Mieux que l’curé pour faire in’  « bluff  !…»        

C’est “swell” d’êt’ riche, y a pas à dire Avec d’La « mone » on fait ben d’quoi             

Mais tout l’temps « nroke », ça vous chavire!
On “feel” pas “stiff” pour fair* la loi! C’est mon cas depuis la grand « strike »                   

La “bad luck” me poursuit partout! J’viens d’“pawner” ma “watch” chez le vieux Ike, 

« Next wiek » j’vendrai mon « best » surtout!…
Every day”, c’est la même chose, l
’fais in “dream” qui n’arrive pas!... Sapré “shebang” !
C'est pas ben rose  La vie, “is n’t il”, ici-bas!..,

 

Du May D’Amour Saint-Blaise 23 juillet 1909
Note de la rédaction-
L'auteur de ce poème  (?) c’est un voyant.  Il devance son temps et sa langue est celle de l’avenir.  Ainsi parleront nos arrière-neveux si quelques génération encore persistent à lire la « Presse »

En 1922, Joseph Dumais fonde le Conservatoire de Québec et y enseigne la diction et le bon parler. Il devient par la suite chargé de cours à l'École normale Jacques-Cartier, à l'Académie Marchand et au Collège de France où il met sur pied un laboratoire de phonétique expérimental. Cédant à la pression de ses nombreux élèves et des professeurs: prêtres, religieux et laïques qui, depuis plusieurs années ont été à même d’apprécier l'excellence et l'efficacité de ses cours pratiques, il publie, en 1932, le périodique L'Art de dire sur la phonétique, consacré, comme l’indique son titre, à l'étude, fort peu répandue, du bien dire..
Résidant rue de la Fabrique à Québec, il publie plusieurs essais sur la langue et l'histoire, notamment : Parlons français; Héros d'autrefois : Jacques Cartier et Samuel de Champlain; Le Parler de chez nous; Le Capitaine Malouin; Jacques Cartier, découvreur officiel du Canada; Vive le doux parler de France.

 

En tant que directeur du Conservatoire de Québec, en 1935, il publie un calendrier patriotique au couleur française », illustré de plusieurs photos représentant des sites pittoresques de la Province de Québec de l’époque.
Joseph Dumais se produit sur scène au début du siècle sous le pseudonyme de “Du May d'Amour“. Il écrit des chansons d'actualité et des pièces humoristiques, dont À bas la marine : pièces de vers et chansons d’actualité.  À compter de 1917, il enregistre chez His Master's Voice à Montréal de nombreux monologues humoristiques mettant en vedette le Père Ladébauche, personnage de bandes dessinées publiées dans le journal La Presse. Il enregistre également des textes célèbres, dont  ”La leçon des érables” de Lionel Groulx, Ô soldat de l'an deux de Victor Hugo,  L'éternelle chanson d'Edmond Rostand et Les coquelicots, texte du barde breton Théodore Botrel.  Dans les années 1920, Joseph Dumais se produit à l'occasion avec des troupes de vaudeville.

 

Il réunit plusieurs de ses monologues et chansons dans le livre Ma boutique, comptoir aux coupons, stock étamine, linon, coton ouaté, toile écrue, catalognes et « cheese cloth : rimettes, chansonnettes et monologues.

Le soir du 13 mai 1937, Joseph Dumais meurt subitement dans le train qui le ramenait de Montréal.  Il avait 66 ans.

Discographie partielle:

Enouèye! Enouèye, Le ménage de Bram / RCA Victor His Master voice / 216008
 

Sources:
 

1904 La Presse, 8 février, P. 4

1909 Le Nationaliste, 22 août
1932 Le Courrier de St-Hyacinthe, 14 octobre,

1937 Le Devoir, 14 mai, P. 3
Bibliothèque et Archives Canada

RCA Victor His Master voice   
216008

Enouèye Enouèye - du May D'Amour
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Le ménage de Bram - Du MAy D'amour
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Bourassa

Léo-Paul Bourassa


Léo-Paul Bourassa est natif de Shawinigan.  Il fait ses études chez les pères du Saint-Sacrement, à Terrebonne.  En 1923 il vient s’établir à Montréal.  Il fait ses début sur scène en 1924.  Léo-Paul Bourassa interprète fantaisiste  obtient beaucoup de succès.  On l’entend à la radio de Trois-Rivières et Montréal comme chanteur invité.  À CKAC, il chante sous le nom du « Chanteur indien ».  Puis à CHLP Montréal, il fait parti de l’équipe du Réveil-Matin Musical.
Il est souvent demandé pour agir en tant que Maître de cérémonie.

 


Sources:

1939 Radiomonde, 22 avril P. 19

Starr 19024  1931

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Le plus beau jour de ma vie - Léo-Paul Bourassa
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Aimez-vous le thé - Léo-Paul Bourassa
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Larry Larrivée

Larrivée, Larry

Comédien chanteur il court les planches tant aux États-Unis, où il joue pendant plus de vingt ans, qu’au Canada.
Il a une bonne réputation dans le domaine artistique. On l’entend régulièrement chanter à la radio.

 

Au début de sa carrière, il s’annonce dans les journaux comme comédien, directeur artistique, compositeur…
 

Il se produit dans plusieurs théâtres de Montréal comme le Starland, Le Théâtre King Edward, au Ouimetoscope ou

encore le Théâtre Laurier avec sa troupe ou la troupe de Olivier Guimond père (Ti-Zoune)
 

Larry Larrivée, le roi du rire, en 1923, publie un recueil de chansons.  Puis en 1927, il publie un recueil de farces, mots d’esprits, discours comiques, dialogues, etc. , intitulé : Le Pays d’Rire.
 

Discographie partielle:

Charlotte, Les filles d'aujourd'hui / Starr New Process / 15448

Hello Montréal, On ne sait jamais ce que l'on veut / Starr New Process / 15478

 

Sources:


1923 Le canard, 19 août, P. 11
1924 The Axe, 14 mars
1925 Sherbrooke Daily record, 30 mai, P.9
1927 Le Canada qui chante, février
1940 La Tribune, 20 décembre, P. 5
1965 La Patrie, 18 février au 24 février, P.12, H. L.


 

Hello Montréal
Charlotte

Starr New Process 15478

Starr New Process 15448

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Hello Montréal - Larry Larrivée
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Charlotte - Larry Larrivée
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Conrad Gauthier
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Anatole et Manda - Conrad Gauthier et Béatrice Lapierre
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RCA Victor His Master voice   
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Gauthier, Conrad (1855-1964)

Conrad Gauthier, né le 8 août 1885 à Montréal et mort le 14 février 1964, est un auteur-compositeur-interprète,

comédien, chanteur et un folkloriste québécois.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, disons d’abord que Conrad Gauthier fut un temps un grand nom dans notre milieu

artistique.

Né à Montréal dans le faubourg Québec.  Il fait ses études à l’école Sainte-Brigide.  À seize ans, il fait ses débuts sur scène devenant l’un des fondateurs du groupe amateur Le Cercle du Drapeau. Puis il fait partie de l’association Dra
matique de Montréal, à la salle Poiré, devenue plus tard le Ouimetoscope.  Entre-temps, il collabore à plusieurs journaux de l’époque: il fait un stage au Nationaliste et de là au Devoir avec Henri Bourassa.  Il devient successivement imprimeur, caricaturiste, directeur de cinéma (muet) et comptable.  En 1910, il entre comme  fonctionnaire à l’hôtel de ville de Montréal.
 

Il a un intérêt marqué pour le folklore, ses chansons et ses récits.  Déjà, à ses débuts, il a recueilli une masse imposante de document.

Dans les années 1920, on l’invite à New-york, avec Elzéar Hamel, à enregistrer aux maisons de Disques Columbia et RCA-Victor plus de 150 chansons et récits de notre pays.

La radio n’en est qu’à ses premiers balbutiements, mais Conrad Gauthier en fait partie à CKAC, CHLP  et CBF, dans des sketches « canadiens » et dans des radioromans.   Homme de tous les talents,  il touche même à l’opérette.

Sa grande réalisation comme folkloriste demeure la mise sur pied des Veillées du bon vieux temps qu'il fonde avec Marius Barbeau.  Le public venait de partout et remplissait la salle à craquer.  Plus d’une fois on du faire appel à la police pour maintenir l’ordre autour des guichets.
Il anime longtemps ces soirées au Monument-National (1921-41) de Montréal.  Il offre des spectacles complets, il écrit le texte, les chansons.  C’est du folklore de bon goût, sans vulgarité.  Chose à remarquer, on y parle un parler paysan d’autrefois mais sans anglicisme.  Les premières années, on ne danse pas beaucoup pendant le spectacle, le clergé est contre les danses,  même les danses carrées.  

 

Il y côtoie les principaux chanteurs de la mouvance folklorique de cette période soit : Isidore Soucy, Ovila Légaré, Eugène Daigneault, Alfred Montmarquette, Charles Marchand, Alexandre Desmarteaux, Blanche Gauthier et La Bolduc.

Pendant les années 1930, sa musique est jouée sur CKAC avec Isidore Soucy et Donat Lafleur.
Ses 40 Chansons d'autrefois (Thérien Frères 1930, 1932) et 40 Autres chansons d'autrefois (Archambault 1947) sont réunies dans le recueil Dans tous les cantons (Archambault 1963).

Conrad Gauthier est décédé à l’âge de 78 ans le 14 février 1964.

« 
Ce genre de spectacle du terroir, si intéressant, si intelligent, j’ai bien peur qu’on ne le retrouve plus jamais sur nos scènes.  Car personne n’a pris la relève de Conrad Gauthier.  La chose est regrettable, car notre passé comporte de bien belles choses qu’il est malheureux de laisser se perdre dans l’oubli… On laisse aujourd’hui tout cela s’empoussiérer dans les bibliothèques. » Jean Béraud, du journal La Presse, 29 février 1964.
M. Béraud n’ayez crainte, nous n’avons rien oublié.

 

Discographie partielle:

Anatole et Manda, Dans le bon vieux temps / His Master's voice Victor / 26513
La Ste Cathe
rine 1ere et 2 eme partie / His Master's voice Victor / 263647

Les Veillées du bon vieux Temps - Les sucres 1ere et 2eme partie / His Master's voice Victor / 263587

 

Sources:


wikipedia
1964, La Presse 29 Février,  P.3, Jean Béraud
1964, Le Droit,  18 février,  P.9,  (PC)
Bibliothèque et Archives Canada/Fonds Gabriel-Labbé/MUS 245 © Domaine public


 

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