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Ovila Légaré (1901-1978)
 

Lorsqu’on parle d’Ovila Légaré, on ne sait pas très bien si on doit parler du chanteur folklorique, de l’écrivain de théâtre

etde la radio, du comédien de la scène, du micro ou de la caméra, de l’acteur de cinéma, du typographe ou du père de

famille… Ovila Légaré c’est tout ça à la fois.  Il aura été le comédien le plus connu de toute une génération de québécois.

Ovila Légaré est né le 21 juillet 1901, dans le quartier Saint-Henri à Montréal.  Son père exerce le métier de typographe. 

La famille déménage à Drummondville et c’est là, le 16 novembre 1915, au théâtre Capitol, qu’il fait ses débuts au théâtre. Tout jeune, haut de six pieds et mince comme on l’est à l’adolescence, il est déjà doué de sa voix grave, ce qui fait qu’à l’âge de dix-sept ans avec une fausse barbe ou moustache, il joue déjà les rôle de pères nobles.  En 1921, entre deux pièces de théâtre, il est typographe, faut bien vivre. À peu près à la même époque, il fait la connaissance de Jeannette Deguire, elle aussi comédienne.  Ce qui devait arriver arriva, Jeannette Deguire devient Mme Ovila Légaré.
 
Malheureusement, un accident de travail fait en sorte qu’on doit lui amputer trois doigts de la main gauche, ce qui met fin à sa carrière de typographe et aussi de violoneux.  Ne pouvant plus être typographe, Ovila Légaré devient fabricant de pancartes, des pancartes artistiques, lettrées à la main (il avait suivi un cours pour apprendre ce métier) et d’un commun accord, M. et Mme Légaré front la promesse mutuelle de ne plus faire du théâtre.  Ce fut de courte durée.

Il chante aussi, mais personne ne s’en soucie vraiment jusqu’au jour où, en 1922, E.Z. Massicotte, archiviste au Palais de justice et folkloriste, lui demande de chanter, d’interpréter les plus jolies chansons du répertoire, venues, évidemment des provinces françaises avec les premiers colons, mais revues et corrigées.  Naturellement, il continue à jouer en amateur sur les scènes des paroisses et de tenir des emplois variés.

 

Le jeune Légaré est tellement en demande qu’il réussit à jouer, le même soir, sur deux scènes différentes.
 

En 1927, il commence à enregistrer des disques qui le font connaître à travers toute la province et, en 1929, il se rend à New-York pour le compte de la compagnie Columbia.  Sur es enregistrements, il chante tantôt en soliste, tantôt accompagné tour à tour par Blanche Gauthier, le trio d'Henri Lacroix, Juliette Béliveau et La Bolduc. Celle-ci fit d'ailleurs ses premiers enregistrements avec lui; elle l'accompagnait aussi au violon et à la guimbarde.

Entre 1925 et 1930, Ovila Légaré enregistre de nombreux disques, dont une trentaine de 78 tours.  Il lui est arrivé, à quelque reprises, de chanter avec Mme Bolduc.

La première scène se passe en 1934, à Montréal, à la maison d’Ovila Légaré.  Le comédien-chanteur-folkloriste vient d'être invité à présenter un spectacle de théâtre.  Il a accepté en se disant, sûr de lui, qu’il présentera à son public une pièce en un acte d'un Canadien français.

Deuxième scène, le coup de téléphone à l'auteur de ladite pièce en un acte. L'auteur veut bien que Ovila Légaré et sa troupe montent sa pièce, mais à condition de payer des droits d'auteur de 25$. "C'est un montant suffisant pour payer tous les comédiens de la troupe, répond Ovila Légaré. inquiet... c’est trop cher!"  Troisième scène, intervention de Madame Légaré, Jeannette Deguire.  Elle s'approche de son mari qui est encore au téléphone et lui glisse à l'oreille : "T'es pas plus imbécile que lui, écris-en une pièce!" La phrase ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd.  Et Ovila Légaré raconte : ‘‘C'a ne m'était jamais venu à l'idée !" . . . Quatrième scène, deux jours après la pièce est écrite, signée Ovila Légaré ! Quatre autres pièces, mais en trois actes celles-là, suivirent la première. La plus populaire: 260 représentations, "Le Mouton Noir".

Après avoir fait du théâtre amateur et des disques, Légaré passe à la radio en 1929 au programme de L'heure Frontenac.  Durant plusieurs années, on l’entend à différentes
émissions jusqu’au jour où il crée le personnage principal dans le « Curé de Village ».

C’est en 1939 qu’il écrit la série de sketches, très populaire à l’époque, "Nazaire et Barnabé", émission qui passe cinq fois par semaine.  Nazaire et Barnabé sont deux campagnards anxieux de venir faire fortune à la ville qu’ils n’ont jamais visité.  Nazaire est économe et violent: c’est le type du paysan  malin et rude à la fois.  Barnabé est plus affable, plus joyeux, et quelque peu plus déniaisé, sans l'être trop cependant. Dans cette série de sketches, il interprète pas moins de quatorze personnages et  son compère Georges Bouvier cinq.  En quatre ans, il écrit les 1100 sketches de Nazaire et Barnabé.  À la radio, Ovila Légaré a écrit tous les textes de "Nazaire et Barnabé”, de “L’amour voyage”, de “Zézette”, du “Médecin de campagne”, du “Ralliement du rire", etc.

Ovila Légaré est l’un des pionniers de la radio canadienne et également dans le domaine du cinéma puisqu’il fait partie de la distribution du premier long métrage tourné au Québec, Le Père Chopin réalisé par Fedor Ozep,

M. Légaré s’est produit pendant un demi-siècle comme comédien sur la scène.  Il a écrit sept pièces de théâtre et rédigé d’innombrables dialogues comiques et tragiques pour la radio et la télévision.
 
Comme interprète, il s’est illustré en français et anglais sur les planches, à la télévision et au cinéma tant canadien qu’américain.  Au début des années 1940, il joue les rôles principaux dans Le Père Chopin, Le Curé du village, La Forteresse et dans Un Homme et son péché.  À la télévision, il devient une vedette de la télévision avec Le Survenant, tiré d'un roman de Germaine Guèvremont.  A quatre reprises, pour quatre rôles différents, Ovila Légaré porte la soutane dans les films Le Père Chopin, Le Curé de Village, Le Voyage à Rome et, à la télévision dans la série Absolvo te.  Fait inusité, c’est toujours la même soutane.  C’est une soutane authentique qui lui vient de l’abbé Groulx.  La maison de production l’avait emprunté à l’abbé Groulx pour le film Le Père Chopin.  Quatre ans plus tard, l’abbé Groulx lui-même lui en fit cadeau pour le film le Curé de Village.  Son rôle dans Le Curé de Village sera , sans contredit , son plus célèbre.  Il fut aussi une vedette de La pension Velder tant à la radio qu'à la télévision.  Il a aussi fait le saut de la radio à la télévision avec Le Survenant.  Il est la vedette de la série Sous le signe du lion.

En 1970, la série “Sous mon toit” animée par Tex Lecor prend forme.  Ovila Légaré est invité à la majorité des émissions et y incarne un personnage typique avec son vocabulaire. “Le Père Bouchon” récite des monologues de Jean Narrache ou bien fredonne de vieilles chansons à répondre.

Ovila Légaré est décédée le 19 février 1978 après avoir passé une dizaine de jours dans le coma.  Il avait contracté une pneumonie lors d’un voyage en Espagne,  Il est alors amené d’urgence au pays et a ensuite subi un infarctus, ce qui a nécessité son hospitalisation. 

Liste sommaire des artistes avec qui il a travaillé dans des émissions et des films, qui sont nommés sur ce site:

Béliveau, Juliette:
enregistre sur Disque Star dans les années 1920 et 1930; (1961) "La pension Velder"; (1949)"Sous le signe du lion": (1952) "Un homme et son pêché"; (1952) "Le rossignol et les cloches"; (1959-1963)  "Le grand duc"; (1963-1967) "Septième nord"; (1966-1977) " Rue des Pignons".
Berval, Paul: (1962) "Absolvo te";  (1965-1970) "Cré Basile".
Blanchard, Claude: (1962) "Absolvo te"; (1962-1968) "Chez le père Gédéon"; (1977-1979)  "À cause de mon oncle".
Daigneault, Pierre: (1957) "Le survenant" le film; (1954-1960) "Le Survenant";  (1959-1962) "Ouragan".
Deschamps, Yvon: (1959-1963) "Le grand duc";  (1959-1962) "Ouragan.
Desmarteaux, Paul: (1957) le film " Les brûlés";  (1965-1970) "Cré Basile".
Desrochers, Clémence: (1969-1974) série télé "Quelle famille".
Duceppe, Jean: (1955-1956) "Je me souviens"; (1966-1977) "Rue des Pignons".
Gamache, Marcel:( 1957) téléroman "La pension velder"; (1965-1970) "Cré Basile"'.
Giguère, Marcel: (1958-1959) "Je vous ai tant aimé".
Guilda: (1970) le film "L'amour humain".
Guimond, Olivier: (1954-1960) "Le Survenant"; (1965-1970) "Cré Basile".
La Bolduc:  Dans les années (1930) enregistrent plusieurs disques. Starr..
La Poune (Ouellette, Rose): (1966-1977) "Rue des Pignons".
Latulippe, Gilles: entre (1966 -1977) participe à la série télé "Rue des Pignons"; (1965-1970) "Cré Basile".
Le Père Gédéon: (1967-1968) "Chez le père Gédéon".
Lévesque, Raymond: (1969-1974) "Quelle famille!".
Noël, Michel
: (1957) téléroman "La pension velder"; (1969-1974) "Quelle famille!"; (1976-1977) "Quinze ans plus tard"; (1959-1962) "Ouragan". (1965-1970) "Cré Basile".
Serge Theriault: 1976-1979 série télé "Grand Papa"; (1969-1974) "Quelle famille!".
Pellerin, Gilles: (1970) série télé "Mont-joye"; (1969-1974) "Quelle famille!"; (1976-1977) téléroman "15 ans plus tard"; (1957-1961) "La pension velder"; (1965-1970) "Cré Basile".
Sol (Favreau, Marc): "1954-1957) téléroman "14, rue de Galais"; (1956) "Le Survenant"; (1965-1970) "Cré Basile"";  "Bye Bye 1975";  (1959-1963) "Le grand duc"; (1959-1962) "Ouragan"; (1969-1974)"Quelle famille!".
Roger Joubert: (1957) "Au chenail du moine". 

Tex Lecor: (1967-1968) "Chez le père Gédéon".

Discographie partielle:

Histoires à vous faire rire / Montagnard / S 14069/ 1968
Ovila Légaré et ses chansons / London / MS 10/ 1959
Les histoires d’Ovila Légaré / London / MB 79/ 1963
Le Père Bouchon / TC MAximum / TCM 970 / 1970

Sources:

1939 Radiomonde, 15 février, P. 4, Jean Langaran
1946 Radiomonde, 1 juin, P. 9, A.P.
1949 L'écho du St-Maurice, 9 décembre, P. 5
1958 Le Samedi 28 juin, P. 4, Odette Oligny
1962 L'Action Populaire, 4 juillet,  P. 9, Jean Langaran
1970 Télé-Radiomonde, 2 mai,  P. 6
1978 La Tribune, 21 février,  P. 31 (GP) (PC)
1978 Le Devoir, 20 février, P.1, Gilles Provost
1978 Le Quotidien du Saguenay - Lac-St-Jean, 21 février, P. 10
thecanadianencyclopedia.ca

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TC Maximum  TCM 970                 1970

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Montagnard  S/14069

Ovila Légaré -
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London MB 10

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Cré quéteux - Légaré, Ovila
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London MB 79

Ovila Légaré -
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Disques London MB.27   1960   

Tout l'monde swing
Reel du grand Di Croce - Ovila Légaré
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Starr New Process   15593  1929

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