Paul Berval (Pierre-Paul Bédard) (1924-2004)
Paul Berval, de son vrai nom Pierre-Paul Bédard, est né à Longueuil le 20 janvier 1924. Il fait ses études
primaires à l’école St-Georges, dirigée par les religieuses des saints noms de Jésus et de Marie. Les bonnes
religieuses reconnaissent son talent et le font jouer dans toutes les séances de fin d’année. C’est là qu’il
prend goût au théâtre. Il aime tellement ça que l’été, avec des amis, il monte des spectacles dans le sous-sol
de son ami d’en face. C’est lui qui choisit les pièces, distribue les rôles, fait la mise en scène et chante.
En 1939, la famille Bédard déménage au 2208 rue De Lorimier, juste en face du stade De Lorimier où on y présentait régulièrement de grands spectacles en plein air comme du baseball, du football, des rodéos, des cirques, du théâtre, des opéras et des chanteurs de toutes sortes. Durant ses temps libres, Paul va aider les gens du stade De Lorimier lorsqu’ils préparent des spectacles. Un autre moyen de faire de l’argent dans le monde artistique: les concours amateurs. Conscient de ses talents vocaux, il monte un répertoire d’excellentes chansons comiques et s’inscrit à tous les concours d’amateurs. Souvent les premiers prix de ces concours étaient des montres. Il en a gagné plusieurs qu’il revend aussitôt, à gros prix, en prévision de ses futurs cours d’art dramatique. Il s'inscrit au conservatoire Lasalle où il y étudie pendant quatre ans.
Au stade De Lorimier, quand il n’y a pas de lutte ou match de baseball, le dimanche, les propriétaires en profitent pour présenter des divertissements artistiques et Paul en fait souvent partie en compagnie de Juliette Béliveau, Juliette Huot et plusieurs autres.
Adolescent, Paul Berval rêve de devenir comédien comme son père. Ce dernier M. Bédard avait, dans sa jeunesse, fait partie de troupes amateurs aux côtés de l’ex-maire de la ville de Montréal, M. Camilien Houde. Il s'inscrit donc à des cours d’arts dramatiques au Conservatoire Lasalle pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a même pris des cours de chant pendants ses études de théâtre, considérant qu’il est important pour un comédien de savoir faire de tout.
Il débute sur les planches en 1946. Il remporte l'année suivante le prix du meilleur comédien au Festival d'art dramatique de Montréal. La récompense lui ouvre les portes de Radio-Canada. Il fait parti de l’émission Radio Carabin avec les comiques du moment, Jean Gascon, Jean Coutu, Jean-Louis Roux et Roger Garant et ce, pendant quatre ans. Il participe à la création de plusieurs radioromans. À la même époque, il remplit des engagements avec les troupes de Henri Deyglun et de Jean Grimaldi qui font des tournées en province.
En 1950, il fait ses débuts au cinéma dans Les lumières de ma ville. Le public n’est pas habituer à voir Paul Berval interpréter un rôle dramatique. Toujours en 1950, il fait partie de la distribution de Monsieur Si Bémol, une opérette en deux actes et, en 1951, de l'opérette Princesse Czardas.
Il pense très sérieusement à devenir chanteur. Il commence donc à travailler dans différents cabarets. Il se rend compte très rapidement qu’il y a, pour lui, beaucoup de débouchés tant dans la chanson que dans le théâtre. Malgré tout, cette expérience de chanteur lui a été très utile car il devint chanteur d’opérette et d’opéra en 1952 pour les Variétés lyriques avec Lionel Daunais et Robert Goulet.
En 1952, au TNM, il fait partie de la distribution de deux pièces de théâtre, Le corsaire et Le système Fabrizzi.
C’est le 22 octobre 1954, avec Dominique Michel, Roger Joubert, Denis Drouin, Janine Mignolet, Jacques Lorrain, Denise Filiatrault, Robert Rivard, Pierre Beaudet et Jean-Claude Deret qu'il ouvre les portes de la salle de spectacle Le beu-qui-rit. Le Beu Qui Rit c’est aussi une troupe de théâtre dont Paul Berval, en est le directeur artistique. La troupe vivra de 1954 à 1960. Malheureusement on doit démolir le théâtre. Berval tente d’ouvrir une autre boite mais cela s’avère très difficile. Il travaille donc dans une nouvelle troupe avec Olivier Guimond et Denis Drouin au Café St-Jacques.
Au mois de décembre 1958, il fait partie du spectacle-bénéfice Difficultés temporaires, spectacle pour venir en aide aux réalisateurs de Radio-Canada qui sont en grève.
En 1960 il met sur pied une revue intitulée Pique à tout avec ses acolytes Denis Drouin et Gilles Pellerin, auxquels il ajoute Olivier Guimond.
En 1961 Gratien Gélinas l’engage pour ses pièces Ti-Coq et Bousille and the Just. Les deux pièces sont jouées en anglais et Berval se débrouille très bien. Pour lui, ce fut un point tournant dans sa carrière.
En décembre 1968, il part pour Chypre pour aller divertir les troupes canadiennes cantonnées là-bas. Le spectacle est enregistré par Radio-Canada pour être par la suite présent dans le cadre de l’émission Zoom plus tard dans l’année. L’émission étant enregistrée dans cinq endroits différents, la troupe de comédiens sera escortée par l’armée de l’ONU dans tous ses déplacements.
En 1970, il fait partie de la distribution du film Deux femmes en or dans le rôle du nettoyeur de tapis. Un an plus tôt, on le retrouve au côté de Robert Charlebois, Gaétan Labrèche et Denis Drouin dans le film Jusqu’au coeur.
Puis il y a eu Les Colombes de Jean-Claude Lord (1972), Les Chiens chauds de Claude Fournier (1980), Les Plouffe de Gilles Carle où il interprète le rôle de Onésime Ménard et Le Matou de Jean Beaudin (1985). Les Plouffe permet à Paul Berval de réaliser son rêve d’enfant, celui de conduire un tramway. Il reprend le rôle d'Onésime l’amoureux de Cecile Plouffe. Dans la série télévisée de 1953 le rôle était tenu par Rolland Bédard , le demi-frère de Paul Berval.
Avec Danièle Ouimet, Denis Drouin, Benoit Marleau et Dominique Michel, il participe au spectacle de fin d’année de Radio-Canada Bye-Bye 73.
En 1974, il joue dans l’émission Excuse my French, sitcom bilingue diffusée sur le réseau CTV.
De 1978 à 1983, il tient le rôle de Frédérico le Cuisto dans l’émission Chez Denise écrite par Denise Filiatrault.
Il a été pendant vingt ans la voix de Fred Cailloux dans le dessin animé «Les Pierrafeu» («The Flintstones»). Dans l'émission pour enfants Passe-Partout, il a donné une voix au zèbre Alakazoo.
On peut dire de Paul Berval qu’il a tout fait, sauf son « one man show … »
En 2004, il a remporté un prix Olivier en hommage à une carrière artistique de plus de 60 ans. Comme on le savait très malade, Denise Filiatrault est allée lui remettre son trophée quelques semaines avant la cérémonie. Il est décédé le 25 février 2004 à l’âge de 80 ans.
Liste sommaire des artistes avec qui il a travaillé dans des émissions et films, qui sont nommés sur ce site:
Juliette Béliveau: (1949) "Le gros Bill".
Claude Blanchard: (1962) "Absolvo te".
Jeanne D’Arc Charlebois: (1992) "Madame La Bolduc".
Yvon Deschamps: (1978-1979) la télé série " Drôle de monde" ; (1956-1972) "La Boîte à Surprise".
Paul Desmarteaux: (1965-1970) "Cré Basile"; (1967-1968) "Lecoq et fils"; (1970) "À la branche d'Olivier".
Clémence Desrochers: (1966-1971) "Moi et l'Autre"; (1973) "Y a toujours moyen de moyenner!".
Jacques Desrosiers: (1966-1971) "Moi et l'Autre"; (1974) "C'est jeune et ça sait tout!".
Jean Duceppe: (1972) Le film "Les colombes" de Jean-Claude Lord.
Yvan Ducharme: (1973) Le film "Y'a toujours moyen de moyenner".
Denise Filiatrault: (1954) se joint à la troupe du « Beu-qui-rit"; (1981) le film "Les Plouffe";(1954 à 1960) "Nérée Tousignant"; (1956) "Kanawio"; (1966-1971) "Moi et l'Autre".
Marcel Gamache:1974 le film "C'est jeune et ça sait tout "; (1978-1979) "Drôle de monde"; (1965-1970) "Cré Basile"
Gratien Gélinas: 1961 joue "Ti-coq" et "Bousille and the just" en anglais
Marcel Giguère: 1954 série télé "Les Quat'fers en l’air"; (1954-1960)"Toi et moi" (1967) série télé "Lecoq et fils"; série télé"; (1984-1985) "101 ,ouest, avenue des Pins"; (1966-1971) "Moi et l'Autre".
Guilda: dans les année (1950) "la revue "Marie-Antoinette" au Café Saint-Jacques;
(1973) "Y a toujours moyen de moyenner! ".
Olivier Guimond: Après la 2e guerre il côtoie Paul Berval dans les cabaret de Mtl; (1954-1960) "Toi et moi"; (1960) "Pique à tout"; (1965-1970) "Cré Basile"; (1970) "À la branche d'Olivier"
Gilles Latulippe: (1965-1970) "Cré Basile"; (1967-1968) "Lecoq et fils"; (1973) "Y a toujours moyen de moyenner!"
Ovila Légaré: (1962) "Absolvo te"; (1965-1970) "Cré Basile";
Pierre Labelle / René Angelil: (1972) le film "L'apparition"; (1978-1979) "Drôle de monde"; (1973-1976) "La p'tite semaine".
Les Jérolas / Jean Lapointe / Jérôme Lemay : (1970) le film "Deux femmes en or"; (1971) "Les chats bottés."
Raymond Lévesque: (1974) le film "Les deux pieds dans la même bottine"; (1967-1968) "Lecoq et fils"; (1950) la pièce "Maire et martyr".
Dominique Michel: (1988) le film "Les tisserands du pouvoir"; (1954 à 1960) La troupe "Le beu qui rit"; (1966-1971) "Moi et l’autre"; (1973) "Y a toujours moyen de moyenner!"; (11/1983-01/1984) la pièce "En sourdine... les sardines!".
Jean-Guy Moreau: (1973) "Y a toujours moyen de moyenner!"
Michel Noel: (1954-1960) "Toi et moi"; (1965-1970) "Cré Basile"; (1967-1968) "Lecoq et fils"
Gilles Pellerin: (1961) émission télé "Sur le bout du banc"; (1965-1970) "Cré Basile"; (1966) "Once Upon a Prime Time"; (1974) "C’est jeune et ça sait tout! ".
Roméo Pérusse: (1970) Album "Les trois cloches" hommage à Télé Métrople.
Jean-Pierre Plante: (1976) Co écrit sur le "Bye Bye 1976".
Sol (Favreau, Marc): (1965-1970) téléroman "Cré Basile"; (1956-1972) "La Boîte à Surprise".
Roger Joubert: (1984-1985) télé série"Le 101, ouest, avenue des Pins"; (1990-1991) "Denise... aujourd’hui"; (1966-1971) "Moi et l'Autre".
Ti-Gus et Ti-Mousse / Denise Emond / Réal Béland: (1980) le film "Les Chiens chaud"; (1966-1971) "Moi et l'Autre"; (1971) "Les chats bottés"; (1972) "Les colombes"; (1974) "C'est jeune et ça sait tout!".
Discographie partielle:
Ti-Poulet, Flamenco Bervalo (45 tours) / RCA Victor / S7-5524
Sources:
1954 Radiomonde et Télémonde, 23 octobre, P. 20
1958 Photo-Journal - tout par l'image, 22 mars, P. 9, Gerald Danis
1968 Télé-Radiomonde, 7 décembre, P. 15. 18
1973 Télé-Radiomonde, 29 décembre, P. 21
1975 Télé-Radiomonde, 22 mars, p. 24. 25, Chantal Gariépy
2004 La Tribune, 26 février, P. D6
2004 Le Devoir, 26 février, P. B7, Stéphane Baillargeon
RCA Victor 57-5524 1962